LE MOT DU PRÉSIDENT

LE MOT DU PRÉSIDENT

Pourquoi la médiation est-elle essentielle ?

« À la Compagnie des Médiateurs de Justice de France (CMJ), nous faisons en sorte que la médiation soit davantage connue et reconnue. La médiation judiciaire est prévue dans le Code de Procédure Civile depuis 1995. Mais il a fallu attendre le 1er juillet 2018 pour que les premières listes de médiateurs agréés Cour d’appel soient publiées, soit 23 ans plus tard.

Plus de 4000 personnes se sont formées à la médiation ou comme médiateur. La plupart des médiateurs assurent cette fonction à titre accessoire de leur activité principale. Il y a aussi des personnes qui exercent cette activité au moment de la retraite. Mais encore très peu de médiateurs en font une activité principale, hormis en médiation familiale. Pour ma part, j’ai commencé l’activité de conciliateur règlement amiable judiciaire en 1989, et ceci à titre professionnel auprès d’un TGI.

J’ai compris, dès les premières affaires, l’intérêt de trouver un accord amiable dans les situations conflictuelles, complexes et anciennes. J’ai aussi compris que la verticalité de notre droit et son cloisonnement avaient atteint leurs limites et que le fait de traiter un dossier dans toute sa globalité était indispensable. Il n’est pas normal qu’il y ait autant de justiciables mécontents de notre justice : délais trop longs, incertitude sur les décisions, coûts impossibles à maîtriser… La réalité juridique est devenue trop décalée de la réalité économique. Le système de fonctionnement judiciaire n’est plus du tout adapté à la vie socio-économique de notre pays. »

 

La médiation en temps de crise

« La crise engendrée par la pandémie de Covid 19 a révélé les failles de notre système judiciaire. Celui a en effet grandement été impacté par la crise. Fonctionnant au ralenti, il a même parfois été totalement arrêté, y compris pendant le déconfinement. Or, une société moderne doit avoir un système de justice extrêmement performant puisqu’il est source de sécurité à la fois juridique, économique, sociale et psychologique. Malheureusement, pour les justiciables notre système judiciaire actuel est plutôt source d’angoisse, d’incertitude et d’incohérence. Il est temps d’y remédier.

Le système judiciaire est surchargé par des dossiers qui mériteraient plus de dialogue et de communication que de droit. Le changement de société que nous vivons nécessite de repenser la manière d’anticiper et de régler les litiges. Il faut davantage traiter le conflit et ne pas se précipiter vers le droit, au moins dans un premier temps. L’avenir sera plus dans le préventif que le curatif. Apprendre à mieux confronter ses points de vue avec l’aide d’un tiers médiateur semble aussi une réalité de paix sociale.

Cette justice doit retrouver du temps et de la disponibilité pour les dossiers qui n’ont pas trouvé de solution, totale ou partielle, par un accord amiable. Il est d’ailleurs étonnant d’avoir aussi longtemps oublié les principes de la médiation, alors que c’était le mode ancestral de régulation des conflits. À vouloir tout judiciariser, on a oublié les relations humaines. »

 

Quels sont les avantages de la médiation ?

« Une médiation de qualité est un processus qui met autour d’une table bien sûr les parties, mais aussi les conseils et toutes les personnes compétentes qui vont permettre de trouver la solution idéale aux parties. La médiation présente de nombreux avantages pour le justiciable, notamment le fait de réduire les coûts et de faire gagner du temps aux personnes enlisées dans de longs dossiers juridiques.

L’idée de médiation est portée par la chancellerie depuis au moins 40 ans. Elle fait progressivement son chemin. En effet, depuis le 1er janvier 2020, il est désormais obligatoire de justifier d’une tentative de conciliation, de médiation ou de procédure participative avant toute saisie de la justice pour des litiges dont l’enjeu est inférieur à 5000 euros. Mais le meilleur moyen de développer la médiation à l’avenir serait qu’elle soit systématiquement proposée aux parties en conflit, avant toute saisine du tribunal. Et les avocats devront contribuer à cette mise en œuvre. »

 

Pourquoi adhérer à la CMJ de France ?

« Nous entrons dans une période où la médiation va s’imposer comme étant une étape préalable, indispensable pour des raisons de réalité économique et sociale. La CMJ de France entend jouer un rôle important dans cette nouvelle phase. Sa vocation est en effet de représenter les médiateurs de justice et les médiateurs amiables auprès des différentes institutions judiciaires et des pouvoirs publics aux plans national et local.

Pour un médiateur, adhérer à la CMJ de France, c’est :

  • bénéficier d’une visibilité unique,
  • intégrer un réseau de médiateurs,
  • profiter d’aide et de conseils
  • mais aussi accéder à une information de qualité sur la médiation.

Alors, si vous êtes médiateur, n’hésitez plus : rejoignez-nous. »

Éric GUÉRIN

Président de la CMJ

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