Pour un avocat, devenir médiateur est un atout car cela lui permet de proposer à ses clients un mode de résolution amiable. Toutefois, il faut bien différencier les deux fonctions et adapter sa posture en conséquence. Les explications avec Robert-François Rastoul, avocat et médiateur à Toulouse.
« La médiation permet de faire germer un accord, qui peut fleurir par la suite. L’essentiel est de faire sortir les personnes de la posture qui les a bloquées dans leur écoute et leur échange », explique Robert-François Rastoul, avocat et médiateur à Toulouse, qui a notamment plaidé pour les salariés présents sur le site de l’usine AZF lors de son explosion en 2001, et défendu avec succès les patients de l’hôpital Rangueil dans l’affaire des surirradiés de Toulouse.
Avocat depuis 1975, il s’est formé à la médiation en 2007 en suivant la formation Armédis. Depuis, il endosse les deux casquettes, et prend bien garde de différencier ses deux fonctions, car l’attitude d’un avocat et celle d’un médiateur n’est pas du tout la même. « La plus grande difficulté que j’ai rencontrée lors de mes premières médiations a été de bien avoir deux attitudes différentes », témoigne-t-il.
Un médiateur est comme une éponge qui doit s’imprégner de tout ce que dit le client
Effectivement, lorsqu’un avocat reçoit un client qui lui amène une assignation, qui vient parce qu’il est en procès, l’avocat doit faire une analyse juridique et a besoin d’un certain nombre d’éléments factuels qu’il va demander à son client.
« Quand je suis avocat, le client arrive avec une foule d’éléments factuels que je vais passer au crible pour en tirer la quintessence juridique, je suis assez directif », explique Robert-François Rastoul. « Tandis que quand je suis médiateur, c’est tout l’inverse : je suis comme une éponge qui doit s’imprégner de tous ce que dit le client pouvoir ensuite l’aider dans sa recherche de solutions. »